Nous avons pu trouver un hôtel pas trop cher dans le centre-ville de Léon, capitale de l’Etat de Guanajuato connue internationalement pour son travail du cuir. Le lendemain, nous sommes allés faire un tour en périphérie de la ville. Dans le quartier de San Pablo, nous avons rencontré la bande des Cholos 13. Diego, un gars du quartier, aide les jeunes de la bande à prendre le bon chemin. On lui prête un garage dont il se sert de salle de boxe. La bande va moins se battre contre ses rivaux, le sport aide aussi à lutter contre l’addiction aux drogues…
Nous sommes également allés faire un tour dans les montagnes environnantes. Nous avons vécu un bon moment de décompression en se baignant dans un lac. L’eau était verte, mais fraiche! Nous avons aussi fait un tour en centre-ville et nous sommes autorisé un vrai repas pour changer des sandwichs. Mais nous restons dans la même galère financière. Chaque jour, c’est le même combat. Cesar appelle ses contacts pour leur demander des sous. Ce matin, il s’est réveillé complètement abattu. Il voulais jeter l’éponge, tout arrêter maintenant. On a réussi à lui remonter le moral, mais il a dû passer la journée à trouver des fonds. Ca nous bloque dans la suite du projet, même dans nos besoin vitaux, comme la nourriture. De mon côté, je ne peux rien donner de plus pour le moment, car j’ai déjà beaucoup avancé et que j’attends les fonds du projet sur Kisskissbankbank, en espérant qu’on arrive à atteindre l’objectif (plus que 5 jours, votre soutien sera précieux!!!)
Le lendemain matin, nous avons retrouvé Diego devant la mairie de Léon. Une policière est venu nous parler car nos vélos étaient sur la place. Nous lui avons expliqué le projet, mais elle restait sceptique. Nous avons pu déposer la lettre de recommandations à la Présidence Municipale. En sortant, nous avons rencontré des gars du quartier de la Rivera et ils nous ont invité à passer dans leur quartier dans l’après-midi.
Nous avons rejoint la bande des 3B en début d’après-midi. Le quartier de la Rivera était sur notre chemin pour sortir de la ville en direction de Guanajuato. Nous sommes arrivés à trois en vélo pendant que César attendait un virement pour payer l’hotel et acheter du matériel pour réparer les vélos.
Nous avons trouvé la bande sans problème et avons commencé à échanger à propos du projet. Deux gars font du rap et nous avons enregistré un premier freestyle. Juste après, la Police a débarqué pour “un contrôle de routine”. A Léon, comme dans le reste du pays, la procédure reste la même : tout le monde les bras en l’air contre un mur pour une fouille poussée. Etant étrangers au quartier et avec des appareils photo, les policiers nous ont laissé tranquilles. Nous avons pu filmer cette arrestation discrètement sans problème. Ils ont emmenés trois jeunes, pour avoir un mouchoir imbibé de solvant et pour avoir les doigts qui sentent le cannabis…
Nous avons continué l’après-midi à réaliser des scènes pour monter un clip d’une des chansons de la bande qu’ils veulent appeler “Un Grito de Existencia”, un chanson qui raconte la vie au quartier, avec la police, la drogue, les potes, la galère et les bons moments. Deux gars de la bande ont un salon de coiffure et ils m’ont invité à passer entre leurs mains. Un coupe du quartier, un souvenir de Léon, qui change complètement de tête!
Nous avons pris la route en direction de Guanajuato vers 16h30. Le soleil commençait à se coucher…
Deux jours plus tarde, César est retourné au quartier de la Rivera pour aller chercher un sac à dos qu’il avait oublié. La police le surveillait et l’a arrêté lorsqu’il sortait du quartier. Ils l’ont menacé et invité à ne plus remettre les pieds à Léon. La Police commence à craindre que notre mouvement puisse fonctionner et qu’ils ne puissent plus continuer à agir comme ils le font aujourd’hui…
Un lien dans la presse de San Luis : http://metropolisanluis.com/2015/03/policia-de-leon-amenaza-a-activistas-potosinos-les-piden-no-volver/